Les collections du MIM comptent 18 clavecins et virginales à la signature des Ruckers. Ces instruments constituent la plus importante collection mondiale d’instruments Ruckers, un patrimoine emblématique de l’extrême savoir-faire flamand en matière de facture d’instruments de musique. À partir de la fin du XVIᵉ siècle, un nom domine toute la facture du clavecin : celui des Ruckers. Leur influence est prépondérante et leur renommée considérable, dépassant les frontières européennes et s’étendant bien au-delà de leur période d’activité.
Compte tenu de l’intérêt patrimonial majeur de ces 18 instruments, un projet articulé autour de leur sauvegarde, de leur étude, de leur restauration et de leur mise en valeur a été élaboré. Il a été présenté dans le cadre de l’appel à projet Préservation du Patrimoine artistique en Belgique, un programme d’action en faveur du sauvetage et de la conservation d’éléments importants du patrimoine culturel mobilier belge, lancé par la Fondation Roi Baudouin. Un premier financement de 60 000 € a été obtenu grâce au Fonds Baillet Latour.
Le projet Ruckers est mené par Pascale Vandervellen.
Les principaux objectifs du projet
Étude :
En dépit de leur valeur, les 18 instruments du MIM signés Ruckers n’ont pas encore été étudiés de manière exhaustive. Dans une première phase, le MIM propose de documenter scientifiquement chacun de ces instruments et de réaliser, en complément des examens et prises de mesures traditionnels, des analyses telles que radiographies, scanners, dendrochronologie des tables d’harmonie, analyses des papiers imprimés, pigments et liants utilisés sur les surfaces peintes, coupes stratigraphiques, images infrarouges, etc. Les résultats de ces analyses, combinés à la comparaison des instruments avec d’autres Ruckers conservés dans des collections publiques ou privées, enrichiront de manière novatrice et significative les connaissances organologiques actuelles.
Restauration :
La deuxième phase du projet vise à restaurer les 18 instruments. L’objectif est de stabiliser leur état matériel et de clarifier et harmoniser leur état esthétique. Certains instruments présentent un décor datant du XVIIIᵉ ou du XIXᵉ siècle, mais tout ou partie du décor original – le plus souvent constitué de papiers imprimés – est vraisemblablement encore présent sous les couches picturales. Il convient de décider s’il faut conserver le décor actuel, revenir à un stade antérieur ou restituer l’état d’origine. Les analyses réalisées dans la phase d’étude permettront de prendre des décisions raisonnées.
Mise en valeur :
Ce patrimoine, ainsi que l’étude et la restauration qui en sont faites, doivent être valorisés. À l’issue de la restauration, les instruments sont tour à tour exposés dans les salles d’exposition permanente. En 2017, une publication a été réalisée pour présenter l’ensemble du projet. Retrouvez ici la liste des peintures décorant les instruments Ruckers mentionnées dans cette publication.
