Inventaire des cylindres de phonographe 1960.1512/1-43
En 1899, Victor-Charles Mahillon (premier conservateur du Musée instrumental du Conservatoire Royal de Bruxelles, aujourd’hui le MIM), formait le projet de rassembler une « collection de cylindres de graphophones reproduisant des airs de musique populaire de différents pays ». Dès janvier 1900, après avoir reçu des enregistrements provenant de Kolkata, Beijing et Tianjin, il tentait d’obtenir des cylindres de phonographe sur toute la planète : Quimper, Vannes, Londres, Istanbul, Madrid, Dublin, Jakarta, Tokyo, etc. Cette démarche n’est pas seulement exceptionnelle par son ampleur. Elle l’est également par sa précocité puisqu’elle est exactement contemporaine de projets similaires initiés par l’Académie des sciences de Vienne et la Société anthropologique de Paris.
N'ayant pas été inventoriée lors de sa création, cette ancienne collection phonographique bruxelloise a rapidement sombré dans l’oubli. Des recherches récentes ont cependant permis d’en retrouver une partie qui a pu être numérisée grâce au soutien des Amis des Musées Royaux d’Art et d’Histoire. L’ensemble de cylindres aujourd’hui rassemblés sous le numéro d’inventaire 60.1512 a manifestement subit de sérieuses altérations au cours du temps (pertes, destructions, ajouts d’éléments allogènes). Bien que très incomplète en regard de ce que suggèrent les archives, cette collection documente des traditions musicales très diversifiées datant des années 1898-1900 (Provence, Machrek, Chine, Inde, Empire ottoman, Royaume-Uni, Amérique du Nord). Au côté de productions commerciales connues, on y trouve des enregistrements effectués par des distributeurs locaux (Lehner à Istanbul ou Bevans & co à Kolkata) ou des acteurs non-professionnels. Parmi ces derniers, certains s’avèrent être les plus anciens enregistrements locaux conservés au monde.
Nos remerciements aux Amis des Musées Royaux d’Art et d’Histoire pour avoir financé la numérisation de cette collection, et au professeur Nidaa Abou Mrad (Université Antonine, Liban) pour avoir translittéré et traduit les textes et enregistrements arabes.