Pardessus de viole, Pierre Saint-Paul, Paris, 1742, inv. 1395
Pardessus de viole (détail), Pierre Saint-Paul, Paris, 1742, inv. 1395
Le pardessus de viole est un instrument à cordes frottées de la taille d’un violon, qui se joue toutefois sur les genoux plutôt qu’à l’épaule. Il s’agit du plus petit membre de la famille des violes de gambe. Il est équipé de six cordes, d’ouïes en forme de C et de frettes mobiles. Le cheviller du pardessus n° 1395 est surmonté d’une tête sculptée, une caractéristique courante sur ce type instrumental.
À l’intérieur de la caisse de résonance, une étiquette indique : Pierre Saint-Paul rue Saint, André des Arts à Paris 1742
Le pardessus fut inventé aux alentours de 1700. En France, il connut un réel succès durant la première moitié de ce siècle, puis fut peu à peu relégué au statut de succédané de violon pour les femmes et les amateurs dont les compétences techniques étaient insuffisantes. A la fin du XVIIIe siècle, il tomba dans l’oubli.
Le pardessus de Pierre Saint-Paul revêt une importance particulière pour le MIM. Il provient de la collection privée de la famille de Victor-Charles Mahillon, premier conservateur de ce qui s’appelait à l’époque le Musée instrumental du Conservatoire de Bruxelles. Le musée en devint propriétaire en 1883, mais près d’un siècle plus tard, en 1980, l’instrument fut volé alors qu’il était exposé dans les salles situées au Petit Sablon. De manière inattendue, le pardessus fut restitué en novembre 2022 par une musicienne qui venait d’en faire l’acquisition et qui s’aperçut rapidement qu’il s’agissait d’un bien volé à l’État belge.
Pour célébrer le retour de cet objet précieux, le MIM organise le 16 mars 2024 un concert avec la musicienne Annalisa Pappano. Dans le même temps, l’instrument a retrouvé une place dans les salles d’exposition du musée.
Texte : Anne-Emmanuelle Ceulemans