Janvier 2023
Fig.1

Mandoline basse, Giovanni Storino, Italie, 1725 (ou 1705), inv. 0254
Fig.2

Chitarrone, Matteo Selos, Italie, 1612-1652, inv. 0255
Fig.3

Le magasin de mandolines, Vicenzo Capobianchi (1836-1928), Italie, © Wikigallery.org
Une mandoline sortie d'un tableau
Parmi les plus anciennes acquisitions du Musée des Instruments de Musique figure la mandoline basse inv. n° 0254 (fig. 1). En 1878, Victor-Charles Mahillon, premier conservateur de ce qui s’appelait encore le Musée instrumental du Conservatoire, acheta l’instrument auprès du peintre italien Vicenzo Capobianchi (1836–1928), en même temps qu’un chitarrone (fig. 2). Ces deux instruments sont d’ailleurs représentés dans une toile de Capobianchi intitulée Le magasin de mandolines (fig. 3).
La mandoline basse porte une étiquette indiquant : « Joannes Storino fecit / Anno Domini die 10 / Martij 1725 (ou 1705) ». Aucun autre instrument de ce luthier Giovanni Storino n’est connu à ce jour. Sur le manche figure l’inscription Il pellegrino (« le pèlerin »).
Le corps de la mandoline pourrait avoir été à l’origine celui d’un luth. Pour sa transformation en mandoline basse, une plaque de protection a probablement été ajoutée à la table d’harmonie, comme c’est généralement le cas sur les instruments à cordes pincées joués au plectre. La partie supérieure du manche est richement décorée et se distingue par un double chevillier particulièrement original : il comporte des chevilles dorsales pour le petit chœur (six chœurs de deux cordes), et des chevilles latérales pour le grand chœur (huit cordes simples - une cheville supplémentaire reste inutilisée). Une volute inversée, par rapport à celle qui orne les violons, surmonte le tout.
Texte : Anne-Emmanuelle Ceulemans
Bibliographie
- Stephen Morey, Mandolins of the 18th century, Cremona, Turris, 1993, p. 129-130