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Cornemuse xeremies

Mai 2024

Fig.1

Cornemuse xeremies, anonyme, Majorque, avant 1896, inv. 2006

Cornemuse xeremies, anonyme, Majorque, avant 1896, inv. 2006

Fig.2

Cornemuse xeremies (grall), anonyme, Majorque, avant 1896, inv. 2006

Cornemuse xeremies (grall), anonyme, Majorque, avant 1896, inv. 2006

Fig.3

Single idioglote reed

Single idioglote reed

La xeremie : la cornemuse des Baléares

La cornemuse xeremie (fig. 1) est un instrument typique des îles Baléares, en Espagne. Elle est traditionnellement composée d’un sac en peau, mais certains exemplaires modernes sont dotés d’un sac en matériau synthétique, comme le polymère. Ce sac, appelé sarró, sert de réservoir d’air, qui est ensuite dirigé, par pression du coude, vers les trois tuyaux sonores. Un quatrième tuyau, le porte-vent (bufador), permet de gonfler le sac.

L’instrument se compose de :

  • le bufador (« souffleur »), qui permet d’insuffler l’air dans le sac,
  • le grall (fig. 2), un hautbois qui joue la mélodie,
  • les bordons (bourdons), au nombre de trois, qui produisent une note unique et continue. Le plus grand (trompa) est toujours sonore. Les deux plus petits peuvent être uniquement décoratifs ; ils sont alors appelés fillols. Lorsque les trois bourdons sont actifs, ils produisent respectivement les notes do grave, sol et do.

Chaque tuyau sonore est muni d’une anche simple idioglote, c’est-à-dire une lamelle taillée dans un tube de roseau sans en être complètement détachée (fig. 3).

Un instrument toujours vivant

Ce type de cornemuse est encore bien présent aujourd’hui dans les montagnes de Majorque. On l’utilise principalement au sein d’un petit ensemble composé d’un flageolet (flabiol) et d’un tambour (tamborino), joués par un seul et même musicien, et d’une paire de castagnettes (voir vidéo ci-dessous). Ce groupe anime les danses populaires, comme la jota (voir vidéo) ou la mateixa, une de ses variantes. Ces danses sont associées aux grands événements de la vie rurale, comme la fin des moissons ou des vendanges.

La xeremie est également jouée lors des fêtes religieuses, parfois en simple duo avec le flabiol. L’exemplaire présenté ici a été construit avant 1896. Son facteur reste inconnu.

Texte : Juan Manuel Fernández Padilla

Bibliographie

Ensemble instrumental

Jota